« Avec l’argent des cabris, notre priorité sera de payer la scolarité des enfants »
18 septembre 2019 – Elisabeth KARIOM, 35 ans, a reçu trois cabris de la part d’Oxfam pour démarrer une activité de petit élevage au nord de Paoua, dans le nord-ouest de la RCA. © Aurélie Godet/Oxfam
Elisabeth KARIOM, 35 ans, a élevé seule ses sept enfants depuis la mort de son mari en 2017, lorsque les groupes armés ont attaqué son village de Makandji, situé à 20 km au nord de Paoua.
Au mois de septembre 2019, comme deux cents autres ménages, elle espère prendre un nouveau départ en recevant trois cabris de la part d’Oxfam.
« Au total, nous sommes onze femmes de Makandji a avoir reçu trois cabris le 3 septembre dernier. Nous avons désormais deux femelles et un mâle chacune.
Nous n’avions jamais eu de cabris dans notre village. Nous allons maintenant pouvoir pratiquer le petit élevage, faire de la reproduction et vendre les cabris sur le marché de Paoua ainsi que sur le marché hebdomadaire de Bédaya, plus proche car à 6 km de la maison.
Les cabris que nous avons reçus sont encore jeunes. Nous espérons pouvoir les vendre dans deux ans environ. Sur le marché, un mâle coûte entre 15 000 et 20 000F (entre 23 et 30,5€), et une femelle entre 35 000 et 40 000F (entre 53 et 61€).
18 septembre 2019 – Les femmes du village de Makandji ont reçu trois cabris chacune de la part d’Oxfam pour démarrer une activité de petit élevage au nord de Paoua, dans le nord-ouest de la RCA. © Aurélie Godet/Oxfam RCA
Avec l’argent des cabris, notre priorité sera de payer la scolarité des enfants. En tout, il faut compter environ 30 000F (46€) pour l’école, les habits et les fournitures scolaire sur une année. Nous avons aussi des dépenses de santé. Je suis enceinte, et une consultation au poste de santé me coûte environ 10 000F (15€). Et bien sûr, avec l’argent du petit élevage, nous aurons plus de moyens que ce que nous permet aujourd’hui notre travail aux champs pour acheter de la nourriture.
Pour l’instant, nous avons constaté quelques difficultés car les cabris attirent la convoitise. Il faut leur construire des abris pour ne pas se les faire voler. Certaines femmes dorment même avec eux la nuit !
Mais nous sommes loin des temps difficiles de fin 2017. Nous avions dû fuir Makandji après l’attaque de groupes armés. J’ai perdu mon mari et je me suis retrouvée seule avec mes sept enfants sur le site de déplacés de la ville de Paoua. Pendant un an, je n’avais pas accès aux champs et je faisais des petits ménages pour gagner de l’argent. J’ai eu beaucoup de mal à nourrir mes enfants et ils ont été très malades avec de grosses diarrées.
Aujourd’hui la sécurité n’est pas totalement rétablie, mais au moins nous pouvons nous rendre en groupe au marché et au champ le plus proche de la maison, à 2 km. »
Un projet financé par GFO.
En savoir plus : Paoua : Le grenier de la RCA se reconstruit peu à peu
Publié le 21/10/2019.