Assistance humanitaire

Georgette Ndigao, habitante de Paoua est entrain de s'approvisionne en eau potable, à une borne fontaine construit par OXFAM sous financement  de GFFO © Lionel Ndrouma/Oxfam 04/04/2024

Georgette Ndigao, habitante de Paoua est entrain de s'approvisionne en eau potable, à une hyper borne fontaine construit par OXFAM sous le financement de GFFO © Lionel Ndrouma/Oxfam 04/04/2024

La République centrafricaine traverse une crise humanitaire sans précédent. Pour l’année 2024, 2,8 millions de Centrafricains sont extrêmement vulnérables que seule l’assistance humanitaire ne suffira pas pour rétablir leur bien-être d’après OCHA. Parmi elles, 1,9 million survivraient difficilement sans l’assistance nécessaire. A ce jour, le Plan de réponse humanitaire n’est financé qu’à 38%.

Les interventions humanitaires d’Oxfam dans le pays se présentent sous trois formes :

Les besoins en eau, hygiène et assainissement (WASH)

20 juillet 2023 Ndakala 33 ans, est en train de boire de l’eau qu’elle vient de s’en approvisionner en eau sur le site de PK 3 des déplacées de Bria installé par Oxfam. © Reine Fabienne Ndotiga/Oxfam

 

Selon le Plan de Réponse Humanitaire (PRH 2023), 2,2 millions de Centrafricains sont dans le besoin dans le secteur de l’eau, hygiène et assainissement.

Oxfam est un acteur majeur dans le domaine Wash (en anglais Water, Sanitation and Hygiene).

De l’eau potable est produite et acheminée dans les sites de déplacés et les quartiers. Les infrastructures d’assainissement, comme les douches ou les sanitaires, sont réhabilitées et entretenues. Des activités de promotion à l’hygiène sont également organisées.

« Ma famille a été victime de ces maladies liées à l’eau non potable, pendant longtemps jusqu’à ce que Oxfam nous installe ce poste d’eau potable au sein du site des déplacés de PK3. Nous avons bénéficié de plusieurs sensibilisations sur l’hygiène de la part d’Oxfam ».

De ce fait, de mai 2022 à mars 2024, la population du site de PK3 a diminué de 22 823 personnes depuis le début du processus, soit un départ de 5 555 personnes en 2022, de 9 115 personnes en 2023 et de 8 153 personnes en mars 2024.

Oxfam dans ces actions améliore l’accès à l’eau en installant des différents points d’eau, et de distribution d’eau à Bria, Bangassou, Paoua et Batangafo pour que les personnes vulnérables aient de l’eau propre.

Deux réalisations phares : les réseaux gravitaires de Bria et de Batangafo. Ces systèmes de distribution d’eau permettent de fournir de l’eau potable aux 16 022 personnes PDIs du site PK3, le plus peuplé de la RCA. A Batangafo, soit 4500 PDI et 15500 retournés bénéficient d'un système d’eau similaire.

 

Sécurité alimentaire et moyens d’existence (FSL)

05 avril 2024, Ashta ADIM, jardinière qui a reçu un appui en formation est en pleine production de culture maraîchères de salade. Selon elle, grâce à cet appui d’Oxfam, la population se nourrit très bien. © Lionel Ndrouma/Oxfam

 

Dans le domaine FSL (en anglais Food, Security and Livelihood), Oxfam apporte une aide alimentaire aux ménages vulnérables et assure la relance économique de groupements ayant perdu leurs moyens de production.

En RCA, 2,5 Millions de personne sont dans le besoin [1]. Pour nourrir les populations et faire vivre les petites entreprises locales, nous réalisons des distributions alimentaires. Les personnes échangent des coupons-vivres contre de la nourriture, ou d’autres biens auprès de commerces participant au projet.

Nous mettons en place des programmes d’intérêt public de cash for work (argent contre travail) afin de stimuler le développement local. Les participants sont rémunérés pour construire des routes, par exemple.

Les communautés locales et des groupements d’AGR (Activités génératrices de revenus : petits commerces, fabrication de savons, artisanat, etc.) reçoivent des formations, des semences et des équipements. Cela leur permet de nourrir leur famille, et certaines vendent ensuite leur activité pour payer la scolarité de leurs enfants ou réinvestir en achetant du bétail.

Projection de l’IPC (Integrated Food Security Phase Classification) de janvier 2024.

Protection/Genre

13 décembre 2023, Christelle 30 ans, victime de violence conjugale et psychologique se confie à Félicienne Saoketia-Sao Assistant PROTECTION/GENRE Oxfam Bria. © Reine Fabienne Ndotiga/Oxfam

 

Oxfam se donne pour but d’améliorer la sécurité de la population civile, ainsi que de fournir une assistance et une protection de qualité aux personnes bénéficiaires en favorisant le droit et la justice entre les femmes et les hommes en contexte de crise humanitaire.

Selon le PRH, 1,9 millions de Centrafricains ont besoin de protection.

Les femmes et les filles sont les plus exposées à la violence et aux abus sexuels. Les hommes et les garçons sont davantage exposés aux violences physiques (exactions, agressions, abus, excisions) ou au risque d’être recrutés par des groupes armés.

La communauté au service de la paix et de la sécurité. Les programmes de protection d’Oxfam partent d’un postulat : c’est à l’échelle de la communauté que sont posés les fondements d’une paix durable -et ce en particulier dans un pays où les institutions étatiques sont faibles, comme en RCA.

Nous soutenons des Structures Communautaire de Protection (SCP) pour qu’ils sensibilisent les populations sur leurs droits et qu’ils orientent les victimes de violences sexuelles et physiques vers des services médicaux ou des conseils appropriés.

Des défis

15/05/ 2024 – Boite à suggestion dans le village Yalinga, qui a accueillis beaucoup de déplacées internes. © Vermond Ouanizolo/Oxfam

 

Malgré l’efficacité des sensibilisations, des difficultés demeurent et beaucoup reste à faire, par rapport à l’appropriation des boites à suggestions en ce qui concerne les plaintes et autres cas.

Un de nos principaux défis reste l’accès aux zones rurales ou reculées, là où les cas de VBG sont récurrents. L’insécurité et l’état des routes inaccessible sont des obstacles à l’acheminement de l’aide humanitaire. L’insécurité contribue donc directement à la crise alimentaire du pays.

La communauté humanitaire a réalisé des progrès dans la coordination, la prévention et la réponse à l'exploitation et aux abus sexuels (EAS) au cours de l'année écoulée. L'architecture de coordination a été renforcée, avec l'identification de 153 points focaux PEAS au niveau des différentes organisations (une augmentation de plus de 50% par rapport à 2022), et la mise en place de 06 réseaux PEAS sous-nationaux (Alindao, Bria, Kaga-Bandoro, Bambari, Birao et Bouar). 565,208 membres de la communauté affectée ont été sensibilisés à la PEAS par le biais d'interactions en face-à-face, de fora de discussions, de spots radio, avec la distribution de plus de 2 100 matériaux d'information. Grâce aux formations organisées par les membres des réseaux PEAS, 2 350 staffs et autres personnels ont été formés sur la thématique.

Plusieurs contraintes d’accès humanitaire constituent une entrave à la réponse humanitaire en RCA, y compris les violences contre le personnel, les attaques contre les biens et infrastructures humanitaires (177 incidents contre les humanitaires entre octobre 2022 et septembre 2023, avec un travailleur humanitaire tué dans l’exercice de ses fonctions). En 2024, l’intensification du plaidoyer pour le respect des principes humanitaires visera à atténuer ces facteurs et tant d’autres comme la corruption, ou les taxations illégales et abusives d’après OCHA.

Dernière mise à jour le 22 aout 2024.