Assistance humanitaire

Une équipe veille au bon fonctionnement d'un point d'eau. Le réseau gravitaire installé par Oxfam permet de fournir de l'eau aux 50 000 déplacés du site PK3 de Bria, dans le centre de la RCA. © Aurélie Godet/Oxfam

18 juillet 2019 - Une équipe veille au bon fonctionnement d'un point d'eau. Le réseau gravitaire installé par Oxfam permet de fournir de l'eau aux 50 000 déplacés du site PK3 de Bria, dans le centre de la RCA. © Aurélie Godet/Oxfam

La République centrafricaine traverse une crise humanitaire sans précédent. Une personne sur deux a besoin d’une aide humanitaire d’urgence et une personne sur quatre a dû quitter son foyer.

Les interventions humanitaires d’Oxfam dans le pays se présentent sous trois formes :

Les besoins en eau, hygiène et assainissement (WASH)

15 mai 2020 - Priscilla, 25 ans, fait la queue au point d’eau installé par Oxfam à Bimbo. Des files d’attente avec des espaces de 1 mètre sont prévues par nos équipes pour éviter la propagation du coronavirus. © Florent Vergnes/Oxfam

Selon le Plan de Réponse Humanitaire (PRH 2020), 2,3 millions de Centrafricains sont dans le besoin dans le secteur de l’eau, hygiène et assainissement.

Oxfam est un acteur majeur dans le domaine Wash (en anglais Water, Sanitation and Hygiene).

De l’eau potable est produite et acheminée dans les sites de déplacés et les quartiers. Les infrastructures d’assainissement, comme les douches ou les sanitaires, sont réhabilitées et entretenues. Des activités de promotion à l’hygiène sont également organisées.

Stop au Covid-19. Oxfam améliore l’accès à l’eau en installant des points temporaires de distribution d’eau à Bangui et des forages permanents à Bangui et Paoua pour que près de 100 000 personnes aient de l’eau propre.

Deux réalisations phares : les réseaux gravitaires de Bria et de Batangafo. Ces systèmes de distribution d’eau permettent de fournir de l’eau potable aux 50 000 personnes déplacées du site PK3, le plus peuplé de la RCA. A Batangafo, 33 000 personnes déplacées bénéficient d'un système similaire.

    Sécurité alimentaire et moyens d’existence (FSL)

    27 mars 2019 - Sylvain DONGBA-KETTE assure avoir retrouvé un statut social depuis qu’il travaille dans le groupement d’élevage de poulets des ‘Jeunes bâtisseurs de la Paix’, à Bangui. Le poulailler est soutenu par Oxfam. © Aurélie Godet/Oxfam

    Dans le domaine FSL (en anglais Food, Security and Livelihood), Oxfam apporte une aide alimentaire aux ménages vulnérables et assure la relance économique de groupements ayant perdu leurs moyens de production.

    En RCA, une personne sur deux est en situation d’insécurité alimentaire et près d’un million au bord de la famine [1]. Pour nourrir les populations et faire vivre les petites entreprises locales, nous réalisons des distributions alimentaires. Les personnes échangent des coupons-vivres contre de la nourriture, ou d’autres biens auprès de commerces participant au projet.

    Nous mettons en place des programmes d’intérêt public de cash for work (argent contre travail) afin de stimuler le développement local. Les participants sont rémunérés pour construire des routes, par exemple.

    Les communautés locales et des groupements d’AGR (Activités génératrices de revenus : petits commerces, fabrication de savons, artisanat, etc.) reçoivent des formations, des semences et des équipements. Cela leur permet de nourrir leur famille, et certaines vendent ensuite leur activité pour payer la scolarité de leurs enfants ou réinvestir en achetant du bétail.

    [1] Projection de l’IPC (Integrated Food Security Phase Classification) de mai à septembre 2020.

    Protection/Genre

    14 octobre 2019 – Des survivants de violences basées sur le genre apprennent la lettre « e » lors d’une séance d’alphabétisation au Foyer féminin de Bria, dans le centre de la RCA. © Aurélie Godet/Oxfam

    Oxfam se donne pour but d’améliorer la sécurité de la population civile, ainsi que de fournir une assistance et une protection de qualité aux personnes bénéficiaires en favorisant le droit et la justice entre les femmes et les hommes en contexte de crise humanitaire.

    Selon le PRH, 2,4 millions de Centrafricains ont besoin de protection – dont 1,7 millions une assistance spécifique face aux violences basées sur le genre.

    Les femmes et les filles sont les plus exposées à la violence et aux abus sexuels. Les hommes et les garçons sont davantage exposés aux violences physiques (exactions, agressions, abus, sorcellerie) ou au risque d’être recrutés par des groupes armés.

    La communauté au service de la paix et de la sécurité. Les programmes de protection d’Oxfam partent d’un postulat : c’est à l’échelle de la communauté que sont posés les fondements d’une paix durable -et ce en particulier dans un pays où les institutions étatiques sont faibles, comme en RCA.

    Nous soutenons des Comités de protection communautaire (CPC) pour qu’ils sensibilisent les populations sur leurs droits et qu’ils orientent les victimes de violences sexuelles et physiques vers des services médicaux ou des conseils appropriés.

    Des défis

    7 juin 2019 - Panneau d'interdiction aux armes sur le site des déplacés de Batangafo qui accueille plus de 30 000 personnes, dans le nord-ouest de la RCA. © Aurélie Godet/Oxfam

    Malgré l’efficacité des programmes mis en œuvre, des difficultés demeurent et beaucoup reste à faire.

    Un de nos principaux défis reste l’accès aux zones rurales ou reculées. L’insécurité et le manque d’infrastructures routières sont des obstacles à l’acheminement de l’aide humanitaire. L’insécurité contribue donc directement à la crise alimentaire du pays.

    La RCA est également l’un des pays les plus dangereux pour les travailleurs humanitaires. Plus d’un incident par jour affecte les travailleurs humanitaires en 2020. Au total, 304 incidents ont été enregistrés depuis le début de l’année, soit une augmentation de 39% par rapport à la même période en 2019. Deux agents humanitaires ont été tués et 21 ont été blessés (OCHA).

     

    Dernière mise à jour le 15 octobre 2020.