« La prostitution mon seul moyen pour survivre », l’histoire d’une victime monoparentale repentie
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13 juin 2024/ Félicienne (Nom attribué) monoparentale s’adonnait à la prostitution et aujourd’hui apprend dans le domaine de la saponification grâce à cette initiative. Photo Evy Ibrahim Biramoko
Dans le Centre de formation des jeunes désœuvrés de l’ONG Union des Techniciens en Faveur des Jeunes Désœuvrés UTEFAJED dans le 6ème arrondissement au quartier Petevo, se trouve des filles-mères initiées aux activités génératrices des revenues. Ces filles-mères sélectionnées dans le 3ème arrondissement à dominance musulmane et le 6ème arrondissement majoritairement chrétien en fonction de leur vulnérabilité apprennent sur 3 mois dans le métier de la saponification et de la pâtisserie grâce au financement en cascade du programme REPASOCC octroyé par Oxfam au consortium UTEFAJED et …via la Maison des Services de la société civile centrafricaine. Parmi ces filles-mères Félicienne (Nom attribué) monoparentale s’adonnait à la prostitution et aujourd’hui apprend dans le domaine de la saponification grâce à cette initiative.
« Je suis venu au centre pour apprendre la saponification pour répondre aux besoins de ma famille. Je suis une fille-mère, j’étais égarée. Mon seul moyen pour survivre avec mon enfant était la prostitution. L’homme qui m’a enceinté n’a pas reconnu la grossesse et mes parents non plus n’avaient pas les moyens pour s’occuper de moi et de la grossesse. Manque de métier, j’étais constamment dans la rue en quête d’argent. Le jour, je dormais mais pendant la nuit, je sortais dans la rue me prostituer justes pour avoir l’argent et de quoi à subvenir à mes besoins. J’étais consciente du risque et le danger que je courais, mais vu mon sort et celui de l’enfant, je n’avais pas d’autre choix que de prendre ce risque. Je pouvais coucher avec autant d’homme pendant une nuit, juste pour avoir le peu d’argent qui pouvait me servir. »
Avec le projet accès des filles-mères sans soutien aux activités économiques mise en œuvre par UTEFAJED et son partenaire … Félicienne et les autres ont été ciblées pour apprendre un métier. Grâce à la formation reçue, aujourd’hui, elles sont capables de se prendre en charge. « Les autorités locales et l’équipe du projet m’ont choisi et m’ont contacté pour faire un choix de formation entre la saponification et la pâtisserie. J’ai opté pour la fabrication du savon. Les acquis sont énormes et inestimables pour moi et j’en suis reconnaissante »
Après la formation reçue au niveau du Centre de l’UTEFAJED, Félicienne regrette amèrement son passé et conseille les autres filles à se donner davantage à l’apprentissage des différents métiers pour leur autonomisation. « Quand je regarde mon passé et tout le risque que je courais, j’ai grande envie de pleurer. Je haïe mon passé et à vrai dire, je le regrette amèrement. Je demande aux filles d’apprendre quelques métiers et celles qui sont dans la pratique de la prostitution de mettre de l’ordre dans leur vie car le risque est grand que ce qu’elles gagnent. Si des opportunités d’apprentissage se présentent qu’elles sautent dessus pour sortir de la dépendance de la prostitution. Aujourd’hui, avec ce que j’ai appris, je suis autonome. Je fabrique du savon que je vends. J’ai mon capital économique, je prends en charge mes besoins, celui de mon enfant et quand il y a des obligations familiales, je porte main forte. J’ai retrouvé ma dignité grâce à cette formation. Je demande la pérennisation de cette formation afin de permettre aux filles-mères de prendre consciences afin d’avoir une vie de dignité. »
Ce projet de trois mois est porté par l’UTEFAJED en consortium avec … est financé sur le programme REPASOCC de l’Union Européenne mise en œuvre par Oxfam et son partenaire national I3D et consiste à professionnaliser les OSC membres de la MDS à travers le financement en cascade.