« Grâce aux revenus du poulailler, je peux poursuivre mes études. »

26 mars 2019-Azor NZAPAYEKE tient la banderole de son association ‘Les Associés de la paix’, dans le 5è arrondissement de Bangui. Il est le président de ce groupement d’élevage de poulets de chair, bénéficiaire du projet Oxfam 3X6. ©Aurélie GodetOxfam

26 mars 2019-Azor NZAPAYEKE tient la banderole de son association ‘Les Associés de la paix’, dans le 5è arrondissement de Bangui. Il est le président de ce groupement d’élevage de poulets de chair, bénéficiaire du projet Oxfam 3X6. ©Aurélie Godet/Oxfam

Azor NZAPAYEKE, Président du groupement d’élevage de poulets de chair « Les Associés de la paix » :

« Notre association a vu le jour le 4 janvier 2018. En juin, on a construit un poulailler, et en octobre, on a acheté 250 poussins.

Au mois de janvier de cette année, nous avons commencé à vendre les poules. Jusqu’à présent, nous en avons vendu 240 à 3 500 francs chacune (près de 1 300 euros au total).

Avec une partie des fonds de ces ventes, l’association va accroître la taille de son poulailler, et acheter 350 nouveaux poussins.

Une autre partie est distribuée aux membres, et chacun gagne environ 30 000 à 35 000 francs (46 à 53 euros).

Grâce aux revenus du poulailler, je peux poursuivre mes études d’anthropologie tout en étant président du groupement. J’ai des responsabilités, et je suis en mesure d’aider ma famille.

La formation d’Oxfam sur les conflits a amené plus de cohésion sociale. Alors qu’avant il y avait beaucoup de tensions dans le quartier, aujourd’hui nous travaillons ensemble avec les musulmans. Neuf ont même rejoint notre groupement !

Malgré tous ces progrès, nous faisons encore face à de nombreuses difficultés. Elles sont toutes liées à l’insécurité : le vol, les menaces et les complications pour acheminer les poules vers les marchés…

Nous aimerions désormais suivre de nouvelles formations, notamment en marketing. Et nous avons des besoins en fournitures bureautiques, comme du papier. »

 

Le projet 3X6 d’Oxfam

19 petits commerces employant près de 300 individus ont été créés en Centrafrique, avec le projet 3X6 d’Oxfam. Il a été financé par le gouvernement japonais à hauteur de 113 057 664 FCFA (193 606 dollars) et le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) à hauteur de 41 800 000 FCFA (71 600 dollars).

L’approche « 3X6 » est dénommée ainsi car elle se déroule en 3 phases (inclusion, appropriation et durabilité). Elle s’est donnée comme double objectif d’appuyer la relance économique du pays, tout en offrant des opportunités à ceux le plus à risque d’être recrutés par des groupes armés.

Dans un pays qui subit encore les séquelles de la rébellion de 2013, ce modèle est un véritable succès. Il est considéré comme un réel levier socioéconomique et est très apprécié par la communauté.

Il mérite donc d’être dupliqué sur l’ensemble du territoire centrafricain afin d’offrir des opportunités à plus de jeunes désœuvrés et vulnérables. Un avenir possible uniquement avec l’appui d’autres ONG nationales ou internationales, et surtout grâce l’apport financier des bailleurs de fonds.

En savoir plus« Notre ambition est de satisfaire toute la zone avec nos produits … »

Publié le 08/11/2019