« Je pensais avoir tout perdu, mais j’avais tort…»

19 septembre 2019 - Albert KIRIGUEROU, 72 ans, au marché de Gouzé à côté de son arachide qu'il a récoltée pour vendre. © Aurélie Godet/Oxfam RCA

19 septembre 2019 - Albert KIRIGUEROU, 72 ans, au marché de Gouzé à côté de son arachide qu'il a récoltée pour vendre. © Aurélie Godet/Oxfam RCA

Gouzé est un village situé à 20 km au sud de Paoua. Ses habitants et ceux des environs ont été sérieusement frappés lors des évènements de fin 2017-début 2018. Ils avaient fui et ont perdu leurs réserves de récoltes, ainsi que leur bétail. Maintenant grâce à l’appui des acteurs humanitaires, la population retrouve progressivement espoir.

Albert KIRIGUEROU, 72 ans et père de sept enfants, nous raconte.

« Quand la crise a commencé, on a tous fui à cause des attaques des hommes armés. C’est là qu’on a tout volé dans ma maison. En tout, cinquante-deux sacs d’arachide et de sésame, ma paire de bœufs, la charrue… même les meubles !

Heureusement qu’avec mon fils nous avions caché une petite quantité d’arachides dans la brousse. Sinon, je ne sais pas comment nous aurions fait pour nourrir la famille.

Je pensais avoir tout perdu définitivement, mais là je réalise que j’avais tort. Avec l’arrivée d’Oxfam qui nous a donné du matériel pour les champs ainsi que des semences, l’espoir renait en nous.

On a reçu une première vague de kits au mois de mai. C’était vingt-deux kilogrammes d’arachides, trois houes, une bâche, des sacs et des bidons vides de vingt litres.

Une deuxième vague de distribution est arrivée au mois de juillet 2019. Là j’ai reçu douze kilos de niébé (le haricot blanc), et des composantes pour préparer de l’engrais: un kilo de sésame, un kilo d’ail, un kilo de piment, du tabac, du savon et de l’huile végétale.

Dès que j’ai reçu les arachides au mois de mai, je les ai tout de suite plantés. J’ai déjà récolté trois sacs et demi d’arachides que je suis venu vendre ici au marché hebdomadaire. Voici le reste dans cette petite bassine.

Dans un sac on a six cuvettes d’arachides. Parfois on vend une cuvette à 1 500F (2,28 €) si on est en période d’abondance et à 3 500F (5,32€) s’il y a carence d’arachide. Moi, je préfère garder une bonne partie pour vendre en période de carence.

Je compte louer des bœufs avec une partie de l’argent reçu pour accroitre ma productivité. On loue des bœufs souvent à 10 000F (15€) pour 0,5 hectare. Il faut aussi prévoir de la nourriture pour les bergers, donc environ 15 000F (22€) de dépenses pour la location des bœufs.

Actuellement nous sommes très heureux d’avoir tout cela. Même mes enfants m’attendent à la maison avec cet argent pour leur scolarité. »

Un projet financé par BMZ.

En savoir plus : Paoua : Le grenier de la RCA se reconstruit peu à peu

Publié le 29/10/2019.