Imaginez ce que les femmes pourraient faire si elles avaient un financement conséquent à la hauteur de leurs ambitions !

AROBA Sylvie MBOKO, est une femme au foyer et mère de dix (10) enfants dont trois (3) sont décédés. Elle est coordonnatrice de la plateforme « ELE SONGO », qui regroupe 14 groupements avec 314 membres dont 298 femmes et 16 hommes. « Nous avions mis en place cette plateforme depuis 2010, et on travaille dans les activités génératrices de revenus (AGR) afin d’aider les personnes en besoins ». ELE SONGO a été identifié par Oxfam 0 travers ses différentes activités et travaille en partenariat depuis 2021. Ce partenariat a pour objectif, d’accompagner les femmes dans la promotion de leurs droits et notamment dans leur autonomisation financière à travers diverses initiatives ».

Malgré cette chaleur suffocante qui constitue le quotidien des habitants de Paoua depuis plus de 02 mois ARODA Sylvie MBOKO, a un agenda chargé ponctué de réunions avec les partenaires dont la plupart sont des ONGS Internationales, le suivi des femmes formées pour diverses activités génératrices de revenus et ses obligations de mère et épouse. « Nous les femmes, nous devons nous battre sur tous les fronts pour que les hommes nous respectent. Lorsque la femme produit et qu’elle possède un revenu, elle sera respectée naturellement par son mari dit-elle ».

Grâce à l’appui de Oxfam, la plateforme a pu appuyer les femmes sur les Activités Génératrice de Revenus (AGR), la saponification, et la transformation des produits agricole (Exemple de beurre de karité), la mise en place et l’accompagnement des AVEC (Association Villageoise d’Epargne et de Crédit). L’appui financier de Oxfam, a permis à mon organisation « ELE SONGO » de se déployer dans les villages pour sensibiliser les femmes rurales qui se trouvent dans les périphéries. Toutes les activités menées sont soutenues par des séances de mobilisation et de sensibilisation pour éveiller les consciences et obtenir l’adhésion des hommes. Plusieurs thématiques sont abordées lors de ces différentes séances entre autres les droits de la femme, la gestion responsable des revenus du ménage, les violences faites aux femmes, le mariage forcé etc.

ARODA Sylvie MBOKO, est satisfaite des actions de OXFAM à Paoua orientées vers le relèvement de la zone avec plus de 100 groupements appuyés dans 8 communes de Paoua pour la mise en place et la gestion des Epargne Pour le Changement EPC et Association Villageoise d'Epargne et de Crédit AVEC.

« Cette stratégie nous a permis de renforcer l’autonomisation des groupements, surtout les groupements de femmes qui développent de plus en plus d’Activités génératrice de revenus. Elle a permis également à de nombreuses femmes qui étaient démunies de scolariser leurs enfants, de payer les médicaments en cas de maladie, et de subvenir à leurs propres besoins en tant que femme explique-t-elle ».

L’autonomisation économique des femmes n’est pas sans défis. En plus de la dégradation des routes qui ne facilite pas la commercialisation de leurs produits, il y a le contexte sécuritaire qui est particulièrement difficile pour les femmes car exposées aux risques de viols, de braquage.

Les femmes ont mis en place une coordination au niveau local qui mène des actions de plaidoyer sur l’amélioration de l’état des routes et de la situation sécuritaire dans la zone. Pour les routes il y a déjà quelques actions d’encouragements, certains axes ont été refaits. Selon elle, le gros défi, c’est le faible financement des activités des femmes. « Si, avec le peu d’appui que les femmes ont eu elles sont parvenues à des résultats intéressants, imaginez ce que les femmes pourraient faire si elles avaient un financement conséquent à la hauteur de leurs ambitions ! Les subventions octroyées par les ONGs permettent d’initier quelque chose, mais pour une autonomisation réelle, il faut plus de moyens et un soutien dans la durée. C’est pourquoi nous travaillons à fédérer tous les AVEC, les EPC, etc. en vue d’entreprendre des démarches pour la création d’une structure de microfinance capable de financer les projets des femmes ».

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En effet, il n’y a aucune institution de microfinance (IMF) dans la zone. « La présence d’une institution de micro finance va booster l’économie dans notre localité car elle ne profitera pas qu’aux femmes, mais à tout le monde. Je remercie beaucoup Oxfam à travers le projet ASDI pour le soutien qu'elle nous apporte. J'espère qu'elle continuera à nous soutenir dans les formations mais aussi dans la transformation et la commercialisation des produits locaux, le chemin par excellence de l’autonomisation des femmes ».

Le partenariat avec Oxfam permet à elle d’espérer plus : « Nous demandons à Oxfam de mener des études ou des évaluations pour la mise en place d’une institution de micro finance ou toute autre alternative pour le financement des activités des femmes. Nous souhaitons que Oxfam nous accorde un soutien financier à long terme pour ces différentes activités » elle souhaite étendre les activités de sa plateforme dans le secteur d’Eau Hygiène et Assainissement (WASH), Sécurité Alimentaire et Moyens d’Existence (EFSL), mais également dans la formation des survivantes de Violences Basées sur le Genre (VBG) avec l’appui de Oxfam.