« Dès que nous avons vu les bœufs, ça nous a donné du courage ! »
19 septembre 2019 – Nabal GUIPERA, 32 ans, a reçu une paire de bœufs pour récolter les champs de son groupement multiplicateur de semences au sud de Paoua, dans le nord-ouest de la RCA. © Aurélie Godet/Oxfam
Nabal GUIPERA, 32 ans, est le président du groupement multiplicateur de semences « Libérateur » de Bambara, à 27 km au sud de Paoua.
Les membres du groupement sont soutenus par Oxfam afin de produire une grande quantité se semences pour ensuite les revendre ou les redistribuer.
« Notre groupement existe depuis février 2013. Nous sommes vingt membres : dix femmes et dix hommes.
Cette année, nous avons beaucoup été aidés par Oxfam. Nous avons reçu 300 kg de niébé (haricot) et 20 kg de sésame certifiés par l’ICRA, quatre bâches de séchage et un kit de bio-pesticides comprenant 20L d’huile, 20 morceaux de savons, 1 kg de tabac, 1 kg d’ail et 1 kg de piment.
Surtout, nous avons reçu une paire de bœufs. Dès que nous avons vu les bœufs, ça nous a donné du courage ! Avant, on avait l’habitude de travailler à la main ou de louer les bœufs des autres groupements. Une paire nous coûtait 20 000F (30,5€) par hectare. Et nous avons quatre hectares à cultiver !
Nous allons récolter notre parcelle de sésame fin octobre, et celle de niébé fin novembre. Une partie de la récolte permettra de nourrir nos familles, et l’autre sera vendue. Nous espérons vendre pour environ 300 kg de niébé et 100 kg de sésame, soit un total de 400 000F (610€). Avec cet argent, nous aimerions avoir plus de bœufs. Une paire vaut 200 000F (305€). Et pourquoi pas nous diversifier en commençant le petit élevage avec des cabris et des poulets !
19 septembre 2019 – Quelques membres du groupement multiplicateur de semences de Bambara sarclent une parcelle de leur champ, au sud de Paoua, dans le nord-ouest de la RCA. © Aurélie Godet/Oxfam RCA
Nous retrouvons peu à peu espoir, car nous sommes repartis de zéro après les attaques de groupes armés en 2017. Nos maisons, nos champs et nos greniers avaient été incendiés. Certains s’étaient réfugiés dans la brousse pendant plusieurs mois et se nourrissaient d’ignames sauvages !
Aujourd’hui c’est mieux, même si pendant la période de soudure (ndlr : entre mai et juillet, lorsque les stocks sont presque épuisés et les nouvelles récoltes ne sont pas encore moissonnées), nous avons beaucoup moins à manger. Nous donnons des feuilles de manioc à nos enfants, sans aucun condiment. Beaucoup tombent malades… Nous souhaitons des jours meilleurs ! »
Les semences sont certifiées par l’Institut Centrafricain de Recherche Agronomique (ICRA).
Un projet financé par BMZ.
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Publié le 25/10/2019.